dimanche 5 octobre 2008

Le village de pêcheurs



À l’intérieur de la ville de Puri, sur le bord de la plage, il existe un monde à part : un gros village de pêcheurs qui s’étend sur 1,5 km de long। Les habitants de ce lieu particulier sont environ 7 500 et ils viennent, pour la plupart, de l’état de l’Andhra Pradesh, au sud de l’Orissa. Je suis allée m’y promener dimanche dernier avec Julia et 2 amis espagnols. Les gens étaient très surpris de voir des étrangers dans leur village. J’ai particulièrement attiré l’attention : tout le monde le dit depuis que je suis en Inde, j’ai le « indian style ». Les femmes en particulier étaient très intriguées de me voir habillée à l’indienne, avec de longs cheveux, et dès que nous avons pénétré dans cette agglomération, elles ont commencé à toucher mes tresses.

Nous nous sommes arrêtés pour boire un « tchah » (thé indien sucré au lait)। Quatre chaises ont apparu et Julia, qui voulait rester debout, a été assise avec une autorité bienveillante. Les femmes me tournaient autour en m’inspectant, en commentant ce qu’elles voyaient, et en touchant mes cheveux ainsi que mes bijoux. Elles me tournaient la tête pour voir le symbole du « Om » sur ma boucle d’oreille et me tiraient gentiment le nez pour vérifier que j’avais une vraie boucle de nez. L’une d’elles a disparu pour revenir avec un peu de noir sur le bout du doigt. Elle m’a demandé par signes si elle pouvait m’en mettre sur le visage. En fait, il s’agissait de khôl avec lequel elle m’a fait une ligne parfaite dans le bas des yeux, et elle a maquillé Julia de la même manière.

Nous avons discuté avec Anand, un instituteur du village : sur 2500 enfants, seulement 300 sont scolarisés, et lui-même fait son travail bénévolement।

Les images que j’aurais pu photographier dans cet endroit étaient vraiment magnifiques : des bateaux colorés et les hommes qui forcent comme du bétail pour les remonter sur la plage ; les pêcheurs qui réparent leur filet sur le pas de leur porte ; un autre qui construit un toit ; des femmes qui remplissent leur cruche d’eau puis la portent sur la tête ; d’autres qui insistent pour que nous nous asseyons avec elles sur leur lit devant leur maison ; des enfants aux vêtements colorés ; des paniers remplis de poissons encore frétillants ; des grands thons qui débordent d’un autre panier ; un chat qui vole un petit poisson séchant au soleil ; et surtout des regards interrogateurs et des sourires par dizaines… J’ai préféré laisser mon appareil dans mon sac et prendre ces photos dans ma tête। Il y a des moments à savourer dans l’instant.

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